monchevaldigital

Ce sont encore les chevaux qui m'ont mise sur la piste.

Quand les chevaux sont contraints dans toutes leurs activités par la domestication (enfermement, activités sous contrôle...), ils dépriment ou se rebellent et ne peuvent se développer d'un point de vue cognitif (ils plafonnent, répètent beaucoup). On note aussi qu'ils s'expriment de moins en moins ou de façon excessive.

Ces dernières semaines, j'ai interrogé plusieurs personnes sur leurs usages numériques pendant la crise et oh, surprise! La contrainte était telle que certains ne voyaient pas comment s'en sortir, déprimaient ou se rebellaient contre le numérique.

Jusqu'ici, je n'avais pas eu à faciliter l'appropriation du numérique sous la contrainte, nous avions toujours le temps et les moyens de faire autrement, de passer par l'émulation pour amener tout à chacun à acquérir des compétences numériques.

Mais, quand les individus sont dans une immense contrainte (imposée par la crise, un management ou autre), ils ne peuvent pas se transformer. Pourquoi ? Parce-que l'espèce humaine, comme d'autres (toutes ?), ne peut pas apprendre et évoluer si elle n'a pas le sentiment de maîtrise de ce qui se passe. Même a minima.

Ces dernières semaines, tous m'ont dit : nous avons besoin de comprendre le champs des possibles. Ils n'ont pas dit, nous avons besoin d'être encadré de A à Z. Non, l'humain a besoin de découvrir, de prendre des initiatives, de se tromper, de réussir en ayant lui-même choisi son chemin.

L'enjeu avec le numérique est donc de fournir un cadre, des ressources et un accompagnement qui permettent ce sentiment de maîtrise. Et comme le numérique évolue tous les jours, il faut envisager le plus petit grain possible. Pour certains le champs des possibles commence par mettre une étiquette sur un email, pour d'autres, c'est de créer un salon dans une visioconférence.

Mais aussi, et encore et toujours, pour que ce sentiment de maîtrise soit durable, il faut avant tout acquérir des réflexes. Tous les outils numériques ont des standards de fonctionnement (menu à gauche, mon compte en haut à droite...). Si nous permettons l'acquisition de ces standards et des réflexes (sécurité d'un paiement par exemple), le sentiment de maîtrise va s'accroitre et la transformation culturelle s'ancrer.

Il me semble qu'avec la confiance et le cadre, ce sentiment de maitrise est un pilier de la transformation numérique. Et comme le cadre et la confiance, elle responsabilise les individus. :-)